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Résultat du Prix du jeune auteur 2017

Paris, le 14 mars 2018

Le prix du jeune auteur de la revue Sociologie du travail récompense cette année trois articles.

L’objectif de ce prix est d’encourager de jeunes auteurs à valoriser un travail de recherche et de les inciter à se confronter aux normes académiques en s’appropriant les codes de l’écriture scientifique et en jouant le jeu de l’évaluation par les pairs.

Treize propositions ont été reçues et évaluées cette année, par un jury composé de six collègues — trois extérieurs à la revue, Sophie Bernard, Baptiste Giraud et Pascal Ughetto, et trois membres du comité de rédaction, Arnaud Mias, Marie Plessz et Yasmine Siblot — et présidé par Ève Chiapello. Ces propositions étaient, pour la plupart, d’une grande qualité.

La sélection s’est faite en deux temps, avec un choix final qui a porté sur sept articles, jugés extrêmement stimulants par l’ensemble des membres du jury. À l’issue de ce second tour, trois textes se sont détachés en tête du classement. Nous avons donc décidé d’attribuer trois prix cette année, les auteurs des quatre autres articles présents au second tour étant pour leur part invités à proposer au comité de rédaction une version retravaillée de leurs textes, en vue d’une publication en varia.

Les trois lauréats sont :

Corentin Durand, doctorant à l’École des hautes études en sciences sociales, où il mène sous la direction conjointe de Nicolas Dodier (CEMS) et de Liora Israël (CMH) une recherche doctorale intitulée « Production et traitement de doléances en milieu carcéral. Sociologie des espaces de communication entre prisonniers et autorités ». Son article, « Un bureau derrière les barreaux. Travail relationnel et pouvoir discrétionnaire dans les audiences pénitentiaires », est consacré à l’analyse du rôle de l’encadrement intermédiaire des prisons dans le maintien de l’ordre carcéral, à travers l’observation des audiences au cours desquelles ces personnels d’encadrement, en charge du fonctionnement quotidien de la détention, répondent à des demandes de détenus visant à obtenir des aménagements des conditions de leur incarcération.

Romain Juston, auteur d’une thèse intitulée « Le corps médico-légal. Les médecins légistes et leurs expertises » réalisée sous la direction de Jérôme Pélisse et Laurent Willemez et soutenue en 2016 à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, est actuellement post-doctorant au Centre de sociologie des organisations (CSO), où il participe au projet « Surveillance des risques professionnels incertains » (SURIPI). Son article, « Devenir expert, rester médecin ? Les effets de la spécialité médicale sur l’exercice de la médecine légale », interroge les effets des savoirs de spécialité des médecins sur leur pratique de l’expertise et leur rapport au droit. L’auteur défend l’hypothèse que les différentes spécialités d’origine des médecins légistes orientent différemment la manière dont ils conduisent leur expertise, en raison des effets de leur socialisation professionnelle d’une part, et de la division du travail dans le fonctionnement des services d’expertise médico-légale d’autre part.

Doris Buu-Sao, autrice d’une thèse intitulée « Asseoir l’État : contester et instituer l’ordre extractif en Amazonie péruvienne », réalisée sous la direction de Lilian Mathieu et soutenue en 2017 à l’Institut d’études politiques de Paris, est actuellement associée au Centre de recherches internationales (CERI) où elle prépare une recherche post-doctorale sur les projets de relance minière en Andalousie. Son article, « Indigènes et entrepreneurs : le néolibéralisme au village », examine les trajectoires sociales, activités et aspirations sociales des gestionnaires d’« entreprises communales » sous-traitantes d’installations pétrolières dans l’Amazonie péruvienne. Ces entreprises ont pour sociétaires et gestionnaires les membres de communautés indigènes localisées (villages). Il questionne ainsi l’importation de logiques entrepreneuriales et néo-libérales dans des communautés essentiellement orientées vers des activités autarciques (chasse, pêche, horticulture) mais non dépourvues de contact avec les mondes urbains et capitalistes.

Ces trois articles seront publiés dans Sociologie du travail, vol. 60, n°3, à paraître cet été.

Les jeunes auteurs sont d’ores et déjà invités à préparer les articles qu’ils soumettront en septembre pour l’édition 2018 du Prix du jeune auteur. L’appel à propositions sera publié très prochainement.